LE BON VIEUX TEMPS DU MAROC

MARRAKECH

Au Moyen-Âge, plusieurs dynasties berbères rendront célèbres Marrakech en tant que ville du savoir et des beaux-arts, ainsi que pour sa modernité et beauté infrastructurelles. Youssef ben Tachfin, sultan des Almoravides, fonda cette ville en 1062, époque à laquelle Marrakech devint un des principaux centres culturels et demeura capitale de l'empire des Almohade. Jusqu’en 1269, La Koutoubia, mosquée jumelle de la Giralda de Sevilla témoigne de cette époque. Au XVIème siècle, Marrakech redevint la capitale du pays, renouant avec la prospérité sous le règne des Saadiens dont l'un des plus célèbres sultans fut Ahmed El Mansour qui fit notamment construire le Palais el Badi ainsi que la nécropole royale (" Tombeaux Saadiens "). Marrakech est entourée de vastes vallées commandées par des gorges, des hauteurs chargées de neiges éternelles. Tel est ce pays aux sites merveilleux avec ses cascades tumultueuses et ses impressionnantes forêts de cèdres géants. Au seuil du désert, au pied de l'Atlas, elle s'ouvre au grand vent qui déferle des hauts plateaux. Elle connaît les horizons plus vastes et les pensées plus larges. Dans ses lieux vivent des populations intelligentes, drôles et actives, habituées à lutter contre la nature. Au début du XXème siècle, trois passages stratégiques, communiquant avec le Sous, Tafilalet et le Sahara étaient contrôlés par trois familles puissantes, familles des Glaouï, des Goundafi et des Mtougi. Sous le protectorat Français, le général Lyautey voulut pacifier le Maroc, il adopta la même méthode que les sultans. Il offrit aux grands seigneurs de ne pas les combattre et de leur maintenir leurs prérogatives s'ils faisaient alliance avec lui. En gens avisés, les trois grands caïds vinrent, l'un après l'autre témoigner une fidélité mutuelle. Grâce à eux, il n’y a pas lieu de combattre, le peuple a accepté la présence française sans qu'une goutte de sang ait été versée. Le centre de Marrakech est la «Djemma el Fna » «Djemma » signifie assemblée populaire ou religieuse, place publique. Une place qui servait jadis à rendre la justice du makhzen pour châtier les criminels, les insurgés. Aujourd'hui, il ne reste rien de ces cruautés, que le souvenir, que les légendes déclamées ou chantées sur cette même place, par les marchands, les barbiers, les camelots, se bousculant dans un désordre charmant sous un soleil implacable. Place folle ! disait-on avec raison, car on y entend les cris, les jurons, les appels, les chants, les idiomes de tous les peuples. On y voit de beaux noirs, des guerriers berbères avec leur chevelure abondante et frisée, des Chleus dignes dans leurs vêtements en lambeaux, des Arabes solennels… C'est vraiment une gemma, une assemblée populaire de tout ce que compte de races hier opposées et batailleuses, réconciliées aujourd'hui entre elle. Le célèbre minaret Al Koutoubia, édifié au IXIème siècle, porté dans le ciel, au sommet de ses 70 mètres, est le souvenir d'une puissante dynastie, une grande ville. Marrakech.

Si_Foulan

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